Lorsque nous ressentons des douleurs au niveau de nos articulations, nous pensons immédiatement souffrir d’une arthrose. Cela peut certes être vrai. Cependant, les rhumatismes inflammatoires chroniques ou RIC, aussi dénommés arthrite, engendrent également ce genre de douleurs. Et pourtant, le traitement de ces deux affections est différent. De quoi souffrez-vous donc : d’arthrite ou d’arthrose ?

Tout ce que vous devez savoir sur l’arthrite

En France, 1 à 2 % des personnes sont atteintes d’arthrite, à des degrés distincts. Le plus correct serait de parler d’arthrite au pluriel, étant donné qu’il en existe diverses formes. Et la plupart du temps, il s’agit de RIC ou rhumatismes inflammatoires chroniques, dont certains cas sont plutôt rares. Ceux-ci ne sont pas à confondre avec l’arthrose qui est largement plus fréquente, et les facteurs ainsi que les manifestations sont donc bien dissemblables.

Arthrite : zoom sur la spondylarthrite ankylosante et la polyarthrite rhumatoïde

Parmi les nombreuses formes de rhumatismes inflammatoires chroniques répertoriées, la spondylarthrite ankylosante et la polyarthrite rhumatoïde sont sans doute les plus courantes. La spondylarthrite ankylosante serait spécialement répandue auprès de la gent masculine et serait plus grave chez cette catégorie de personnes. Elle apparaît le plus souvent à l’adolescence ainsi que vers la trentaine.

Quant à la seconde forme, elle touche, 3 à 4 fois plus les femmes que les hommes, environ 300 000 personnes. Tous les ans, plus de 7 à 10 milliers de cas sont déclarés. Pour les femmes, elle arrive surtout vers la cinquantaine. Après la 70ème année, l’écart avec les hommes se réduit petit à petit.

De nombreuses autres formes d’arthrites moins connues

Il existe d’autres formes d’arthrite moins fréquentes, telles que le rhumatisme psoriasique qui concerne près de 30 milliers de Français. Tel que son appellation le laisse paraître, cette maladie peut se présenter chez les personnes qui souffrent d’une affection cutanée auto-immune, à savoir le psoriasis. Cela n’est toutefois pas systématique. Chez les femmes comme chez les hommes, il commence vers 30 à 50 ans.

La goutte est aussi une forme d’arthrite spéciale, qui est en étroite relation avec la prise excessive d’alcool et de certains aliments. Dans les pays industrialisés, elle redevient de plus en plus récurrente. Ce, car les habitants y ont tendance à consommer de l’alcool en trop grande quantité et à adopter un régime alimentaire abusivement riche. Aux États-Unis, en une vingtaine d’années, les chiffres se sont multipliés par deux. En France, elle touche 2 % de la population, et particulièrement la gent masculine.

Le syndrome sec, également nommé syndrome de Goujerot-Sjögren, compte parmi les RIC rares. Cette maladie concerne les femmes dans 90 % des cas, et se manifeste vers 40 à 50 ans. Il entraîne entre autres de la fatigue, des douleurs au niveau des articulations, des complications sur certains organes et une sècheresse de la bouche et des yeux.

Arthrite : des formes légères et plus graves

Si le lupus érythémateux disséminé a été médiatisé, notamment grâce au chanteur Seal, à l’actrice Selena Gomez et au légendaire roi de la pop Michael Jackson, cette forme de rhumatisme inflammatoire chronique demeure méconnue de tous. De même que la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante, il s’agit d’une maladie auto-immune provoquée par un facteur extérieur : grossesse, exposition au soleil, infection due à un virus… Elle survient entre 15 et 45 ans et surtout vers 20 à 30 ans.

Dans 50 % des cas, la maladie débute par des problèmes articulaires, et touche le plus souvent les coudes, les chevilles, les mains ou les coudes. Elle peut également se présenter par des lésions de la peau : rougeurs au bas des yeux et sur le nez, éruptions cutanées…

Parfois, les symptômes sont tellement variés, sans parler de la gravité du problème : anémie, alopécie, photosensibilité, qu’il devient compliqué de donner un diagnostic exact ! Le fait est que le lupus se décline sous diverses formes. Certaines sont des formes bénignes accompagnées d’ascite, de péricardite ou de pleurésie, tandis que d’autres sont plus sérieux, et vont de pair avec des problèmes de reins et du système nerveux. En France, pas moins de 30 milliers de personnes en sont concernés, dont des femmes à 90 %.

L’arthrite, en rapport avec une prédisposition génétique non héréditaire

La polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite la plus répandue, se traduit par l’irritation de la membrane synoviale, laquelle couvre l’articulation et assure sa protection. Quand la maladie commence à se manifester, elle se caractérise par des douleurs aux poignets et aux doigts, puis les douleurs se ressentent sur d’autres articulations. Ces douleurs occasionnent des réveils nocturnes. La maladie progresse alors petit à petit. Si elles ne sont pas soignées, les articulations restent irritées, se détériorent puis se déforment peu à peu.

Toujours est-il que certaines formes d’arthrite, dévastatrices, peuvent cause un handicap. Même si l’arthrite n’est pas une maladie congénitale, celle-ci est dans certains cas due à une prédisposition génétique. Des agents environnementaux encore peu connus aujourd’hui sont à l’origine de l’apparition de la maladie.

Pour ce qui est de la spondylarthrite ankylosante, l’inflammation affecte uniquement la colonne vertébrale et se manifeste par des raideurs et de douleurs dans les fesses et la partie inférieure du dos. Cela peut s’étendre jusqu’à la partie arrière des cuisses et les douleurs sont identiques à celles de la sciatique. Pire encore, certains organes, comme les poumons, les yeux ou les intestins peuvent en être touchés.

L’arthrose : une maladie pas si futile qu’on peut le croire

Bien que les « rhumatismes », que l’on nomme aussi arthrose, ne soient pas fatals, ils déclenchent des douleurs insupportables au quotidien. Celles-ci peuvent vous rendre la vie très pénible.

Quelques chiffres concernant l’arthrose

Dans l’hexagone, près de 10 millions de personnes ont des problèmes d’arthrose, et ce, dès l’âge de 40 ans et en particulier vers la 50ème année. Pour les personnes âgées de 65 à 75 ans, 10 % souffrent d’arthrose aux hanches, et 30 % aux genoux. Même si ses conséquences sont moins importantes et moins lourdes que l’arthrite, l’arthrose est douloureuse. Et son traitement est onéreux pour les malades, mais aussi, et surtout pour la Sécurité sociale.

Tous les ans, 14 millions d’ordonnances sont prescrites aux patients atteints de problèmes arthrosiques, 9 millions de consultations sont effectuées, 300 000 examens radiologiques sont réalisés. La pose de prothèses est également très fréquente.

L’arthrose, une affection handicapante

Si l’arthrose est moins grave pour les articulations que les arthrites, elle est tout de même douloureuse, voire handicapante. Elle est caractérisée par des raideurs, des craquements et des douleurs. L’ensemble des articulations peut en être affecté, et entre autres celles qui rejoignent les genoux, les hanches, les pieds, les mains, ainsi que les vertèbres lombaires et cervicales.

À quoi est due l’arthrose ?

L’arthrose peut découler d’une plaie mal soignée ou d’un traumatisme majeur. Elle peut se développer plusieurs années après une importante entorse, une fracture entraînée par une chute, une lésion du cartilage, une blessure ligamentaire. Elle atteint spécialement le genou et la cheville. L’arthrose peut en outre être causée par des traumatismes récurrents dus à une activité sportive ou professionnelle : danse, football, rugby, travailleur usant souvent d’un marteau-piqueur…

Mais il faut également savoir qu’à la différence de ce que bon nombre de personnes peuvent le croire, l’arthrose n’est pas uniquement le résultat de la détérioration de l’articulation. Il peut en effet être le fruit d’un déséquilibre entre la fabrication du cartilage qui est sans cesse renouvelée et sa désagrégation par des enzymes en surproduction. Au final, le cartilage devient plus fin, est endommagé et ne peut plus occuper correctement sa place d’amortisseur articulaire. C’est ainsi que les deux os constituant l’articulation se touchent comme si elle n’a pas suffisamment de lubrifiant. Des douleurs apparaissent à la suite de ce frottement, de même que des raideurs. Cela abîme l’os et toutes les parties entourant l’articulation.

Cela peut s’accompagner d’une inflammation suite à l’interaction de la membrane synoviale. Dans de nombreux cas, aucune cause n’est détectée. Toutefois, la génétique, le surplus de poids ou le vieillissement ont leur part de responsabilité.

L’ostéoporose : un problème tout à fait distinct

À l’instar de l’arthrose, l’ostéoporose est principalement remarquée chez les seniors. Néanmoins, l’ostéoporose est une affection des os tandis que l’arthrose touche les articulations. L’ostéoporose se démarque par une nette réduction de la masse osseuse, laquelle est accélérée lorsque la ménopause arrive. C’est alors que l’os a tendance à être poreux. Il devient plus fragile et donc plus enclin aux fractures, dont celles du fémur ou du col du poignet, ou aux tassements des vertèbres.

Quand une personne souffre d’arthrose, le cartilage enveloppant le bout des os dans les articulations se dégrade et craquelle. Cela se passe donc sur les zones où les os se contactent : phalange, genou, hanche… Mais qu’il s’agisse d’arthrose ou d’ostéoporose, le niveau de gravité peut être plus ou moins élevé, suivant la manifestation du problème.

Quels traitements contre les RIC ?

Des traitements contre les rhumatismes inflammatoires chroniques ont été élaborés et s’avèrent de plus en plus efficaces. Si jadis tout le monde craignait les RIC, à ce jour, ce n’est plus vraiment le cas. Même s’ils sont toujours compliqués à endurer au quotidien, ils peuvent désormais être traités. La vie des malades est nettement améliorée.

À la différence de l’arthrose, les RIC sont des affections auto-immunes. En gros, les défenses immunitaires ou naturelles de l’organisme, dont le rôle est en principe de combattre les agressions extérieures, comme les virus, font le contraire de leur principale mission, sans raison apparente. Dans ce mécanisme, les organes et les articulations sont plus ou moins atteints et la gravité de la maladie diffère d’un cas à un autre.

Mis à part les cas les plus fréquents tels que la polyarthrite rhumatoïde, comme cela a déjà été mentionné, d’autres types d’arthrites sont plus rares. Il y a par exemple l’arthrite juvénile qui concerne près de 4 milliers d’enfants. Ce genre d’arthrite est réparti en cinq catégories qui se distinguent par leur progression et leurs symptômes.

Innovation thérapeutique grâce aux biothérapies anti-TNF

Malheureusement, aucun traitement curatif n’a été trouvé pour lutter contre les RIC. Cependant, les médicaments déjà présents ont pour objectif d’atténuer l’inflammation. De plus, ils permettent d’amoindrir les effets de la maladie et d’aboutir à un état de rémission. Ce, pour parer au handicap, à la détérioration des articulations et à d’hypothétiques complications. Leur efficacité semble devenir meilleure.

Grâce à l’arrivée des biothérapies il y a de cela près de 15 ans, les malades ont enfin la possibilité de revivre quasiment normalement. En dépit des quelques effets secondaires qu’elles provoquent, elles sont plutôt opérantes.

Des cures thermales bénéfiques

À l’issue de la recherche « Thermarthrose » entreprise à Dax, Balaruc et Aix-les-Bains en 2009, il a été prouvé que chez les personnes atteintes d’arthrose et adoptant une cure de 3 semaines au sein d’une station thermale consacrée à la rhumatologie, les douleurs ont amplement baissé. Et cela s’est maintenu pendant quelques mois.

Nombreuses sont aussi les stations thermales à suggérer des séances aux personnes souffrant de RIC, excluant les poussées. Leur but est d’estomper la douleur, de freiner l’évolution de la maladie, ou d’offrir une meilleure qualité de vie quotidienne au patient.

Informations sur les médicaments antiarthrosiques d’action lente et les AINS

Depuis l’année 2015, les AASAL, ou médicaments antiarthrosiques d’action lente, ne bénéficient plus de la couverture de l’Assurance maladie. Ils sont pourtant efficaces. Si vous n’avez pas la possibilité de vous en procurer, vous pouvez par exemple prendre des compléments alimentaires conçus à base de plantes aux vertus antalgiques et anti-inflammatoires telles que la reine-des-prés ou l’ortie.

Par ailleurs, les AINS et l’aspirine peuvent causer des saignements ainsi que des maux d’estomac. Afin d’anticiper les problèmes, avalez les comprimés durant les repas. Si vous devez suivre un traitement de longue durée, combinez la prise de ces types de médicaments avec un médicament permettant de protéger l’estomac.

D’autre part, pour apaiser les douleurs articulaires, vous pouvez vous servir de gels anti-inflammatoires ou de patchs à poser sur l’articulation qui fait mal. Ces produits ne présentent pas les effets secondaires provoqués par les AINS. Mais après usage de ces médicaments, évitez de vous exposer au soleil.

Dans le cas de l’arthrose engendrant le manque de lubrifiant sur les articulations, si la kinésithérapie ou les médicaments usuels ne sont plus efficaces, il peut être nécessaire de procéder à un lavage articulaire afin de retirer les débris de cartilage. Une viscosupplémentation peut aussi se révéler indispensable. Elle consiste à injecter de l’acide hyaluronique. Autrement, la pose de prothèse de genou ou de hanche reste la solution ultime.

Quelques associations que les personnes souffrant de RIC devraient connaître

Si vous souffrez d’une forme de rhumatisme inflammatoire chronique, vous avez tout intérêt à connaître les associations ci-dessous. Celles-ci vous seront d’une aide précieuse pour surmonter votre maladie. Vous serez alors entouré de professionnels en la matière, à même de vous conseiller et vous accompagner :