Tantôt énigmatique et tantôt déconcertante, l’intuition est d’une aide non négligeable lorsque vous êtes confronté à certaines difficultés de la vie, ainsi qu’aux décisions que vous devez prendre. Devez-vous faire confiance à votre intuition ? Est-il possible de la travailler ? Découvrez tous les secrets relatifs à l’intuition.
Ce que nous surnommons usuellement petit doigt, communément appelée intuition, est un sentiment que nous tous nous avons en nous. Tout le monde détient en effet cette petite voix intérieure. Parfois, nous nous décidons à la suivre. Mais qu’exprime-t-elle ? D’où provient cette voix ?
L’instinct qui est géré par le cerveau reptilien se met à murmurer à vos oreilles, quand vous êtes en danger. C’est ce qui vous incite à agir, alors que vous n’avez pas le total contrôle de la situation. Mais bien au-delà de cela, l’intuition se révèle être un guide inconditionnel à tout moment, lorsque vous l’entendez et l’écoutez.
Qu’est-ce que l’intuition ?
L’instinct serait une chose innée, typique de l’espèce humaine, sachant que tous les hommes ont un réflexe identique quand ils sont confrontés à un danger. D’un autre côté, l’intuition est spécifique à chaque personne. Elle résulte du passé et des expériences de chacun, manifestée par l’inconscient à travers une conviction imprécise et à la fois insondable.
Selon la romancière et dramaturge Sophie Burnham, l’intuition est le fait de connaître une chose sans savoir la raison qui fait qu’on le sait. Elle est distincte de la logique, de la pensée ou encore de l’analyse, rajoute-t-elle. Bref, c’est savoir sans savoir.
Cet illogisme est assez troublant, dans la mesure où l’intuition découle de mécanismes inconscients. À titre de rappel, près de 90 % des fonctions du cerveau s’exécutent en mode inconscient, ce qui signifie que nous ne savons même pas ce qui se déroule dans cette partie du corps. Seule la finalité d’un processus cérébral est présente dans la conscience. C’est alors que l’on perçoit une issue évidente sur une situation, une chose sûre. L’on sait quel choix prendre sans pouvoir avancer des explications.
Quelle est l’origine de l’intuition ?
À la différence de ce que bon nombre de personnes peuvent penser, l’intuition ne relève ni de science occulte ni d’art divinatoire. Le sociologue américain et chercheur en sciences cognitives, Herbert Simon qui s’est vu attribuer en 1978 le prix Nobel de l’économie, a une certaine définition du fonctionnement de l’intuition.
Voici cette définition. Quand on se trouve dans une situation précise, une indication nous parvient. Celle-ci nous permet d’accéder à une information enregistrée dans notre mémoire. De cette information résulte une réponse, et l’intuition provient de cette réponse. Elle permet d’identifier une situation à laquelle nous avons déjà fait face. Cela aide le cerveau à stocker des signaux, des sensations pouvant fournir une réponse intuitive dès lors qu’il est de nouveau confronté à une situation qui lui est déjà familière.
Les neuroscientifiques appellent l’intuition « inconscient d’adaptation », constitué de données sensorielles, collectées par le cerveau. Elles ne vont cependant pas jusqu’à la conscience, d’où le caractère spontané de l’intuition.
Est-il indispensable de toujours se référer à l’intuition ?
Certains diraient qu’il faut toujours s’en remettre à son intuition. C’est du moins le cas de certains Allemands qui ont vécu vers la fin du 19ème siècle. Ces derniers, en s’appuyant sur les travaux d’un théoricien suisse nommé Heinrich Pestalozzi, ont mis au point un type d’enseignement basique : « Anschauung » qui veut dire « intuition sensible ». Le principe est de stopper la pédagogie mécanique ainsi que l’inactivité intellectuelle, et de favoriser l’analyse, le discernement et la spontanéité. Ce mode d’enseignement est présent dans les « Leçons de choses » inculquées dans l’hexagone à la même époque. De son côté, Schopenhauer, un philosophe allemand, indique que c’est grâce à l’intuition que les meilleurs ouvrages de ce monde ont été conçus. De même, Régine Zékri-Hurstel affirme que le bonheur est en grande partie dû à l’intelligence intuitive. Ce, grâce à des informations recueillies de notre milieu et de l’instant présent, afin de rendre l’avenir meilleur.
D’autre part, certains sont contre le fait de suivre l’intuition. Daniel Kahneman, économiste et psychologue, souligne que l’intuition peut être à l’origine de données incertaines, sans que la personne qui la perçoit se rende compte qu’elle ne possède pas assez d’éléments de connaissance. Pour pouvoir se fier à une intuition, deux points doivent être mis en évidence, à savoir la prédictibilité de l’environnement ainsi qu’une grande connaissance de cet environnement par la personne. Tout cela est assez ambigu. Voyez et expérimentez par vous-même !
Est-il possible de travailler et d’intensifier l’intuition ?
Tout le monde a accès à l’intuition. Chaque personne mémorise une expérience de vie, que l’inconscient exprime par des réactions physiques plus ou moins accentuées ou par des confirmations. Si certains préfèrent les prendre en considération, d’autres choisissent de les ignorer. C’est alors que l’intuition peut être développée.
Durant notre vie, nous nous composons une liste d’informations sensorielles, qui s’amplifie au fil de nos vécus. Plus on les ressent et plus nous développons une plus grande faculté intuitive. Une certitude se crée ainsi en nous, laquelle est élaborée suivant nos ressentis et nos besoins. Celle-ci devient un guide incontestable privilégiant notre bien-être, alors que nous sommes face à une décision compliquée à prendre ou à une situation qui suscite un dilemme.
Si vous ne parvenez pas à entendre votre voix intérieure, vous pouvez y remédier en vous adonnant à des exercices d’introspection et de relaxation, à effectuer sur une fréquence régulière. De cette façon, vous y accorderez plus d’importance et l’entendrez mieux. Vous devez rester à l’écoute de vos besoins les plus profonds, sans pour autant vouloir en connaître les raisons. Vous vous étonnerez de l’évolution intérieure qui s’installera et progressera en vous.