Est-il préférable de rester dans le confort de son domicile ou de sortir pour courir au cœur d’une ville polluée ? Voici une question qui mérite une réponse.

Pratiquer une activité sportive est bénéfique pour la santé, personne ne peut dire le contraire. Mais, tout le monde sait également que l’organisme peut être vulnérable face à la pollution de l’air.

Alors, une question se pose : que faire ? Rester à la maison ou faire du footing dans les rues polluées ? Vaut-il mieux s’adonner à un sport, et ce, même dans un milieu pollué ? Voici quelques éléments de réponses, obtenues auprès de spécialistes dans le domaine.

Quels sont les effets des agents polluants de l’air sur la santé ?

Lorsqu’une personne fournit beaucoup d’efforts, cela signifie que le volume d’air qu’elle inspire par unité de temps peut être décuplé, voire plus. Pourtant, l’air renferme différents types de polluants, dont la majeure partie provient de l’industrie, du chauffage en ville et des véhicules : particules fines, ozone, dioxyde d’azote, dioxyde de soufre…

Dans la logique, il est donc clair que si vous pratiquez une activité physique, les risques d’inhaler des particules fines sont accrus et votre santé peut en pâtir. Cependant, les risques sont notamment relatifs à la taille des particules. À mesure qu’elles sont petites, celles-ci pourront pénétrer en profondeur au sein de l’organisme.

Les PM 2,5, c’est-à-dire les particules ayant un diamètre inférieur à 2,5 micromètres, peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires. Et leurs effets sont multiples : urticants, cancérogènes. Elles peuvent même intensifier le pouvoir cancérigène de certaines substances, à l’instar du tabac, et stimuler les allergies au pollen.

Si les particules ont un diamètre de 0,1 micromètre, elles peuvent aller jusque dans la circulation du sang et détériorer les artères. Bref, la pollution peut déclencher plusieurs troubles graves, tels que l’AVC ou encore l’infarctus du myocarde. Elle peut même générer des effets chroniques, et endommager les parois artérielles. Que faudrait-il donc faire pour toujours pouvoir pratiquer un sport ?

Choisir une activité en l’adaptant à la situation qui se présente

Les risques en rapport avec la pollution sont certes réels. Néanmoins, d’autres problèmes se révèlent encore plus graves que ceux que vous pourrez encourir avec la pollution. En effet, les maladies liées au tabac, à l’alcool, à l’exposition au soleil, ou à l’obésité ne sont pas non plus à négliger.

En outre, certains problèmes de santé sont causés par le manque d’activité sportive. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé le précise : ne pas pratiquer d’activité physique fait partie de 10 principales causes du risque de mortalité dans le monde.

Si l’on parle de la pollution, si celle-ci n’est pas à son pic, elle n’est pas apte à effacer tous les bienfaits que le sport procure à la santé. En réalité, jusqu’à un certain degré, le sport permet de prévenir l’apparition de plusieurs maladies : hypertension artérielle, cancers, diabète, AVC… Cela prouve que même si la ville est polluée, la pratique d’un sport est essentielle.

L’important est de savoir adapter votre effort. Lorsque la pollution est à un niveau élevé, vous devez diminuer l’intensité de votre activité pour ainsi éviter l’hyperventilation et limiter par la même occasion la pénétration de polluants dans l’organisme. Quand vous courez, vous pouvez par exemple baisser votre rythme de course. Pour vous aider, vous pouvez télécharger des applications mobiles dédiées à la météo qui vous permettront de voir en temps réel le degré de pollution.

Il vous est par ailleurs recommandé de ne pas rester proches des principaux axes routiers. En vous entraînant à proximité de véhicules, le niveau de pollution peut être plus intense. Mais lorsque vous vous en éloignez, celui-ci baisse. Même juste à quelques mètres du trafic, la pollution peut déjà être plus faible. Ainsi, vous pouvez par exemple rester sur les rues piétonnes ou dans un parc, et ce, même si vous vous trouvez en plein cœur du centre-ville. Sachez que cela fait déjà une grande différence.

D’après une étude réalisée en 2008 par Airparif, il a été démontré que la pratique du vélo sur une piste cyclable peut déjà aider à amoindrir l’exposition à la pollution. Si la piste est loin de la route, c’est encore mieux.

Rester à l’affût des conditions météorologiques

Autre directive : pratiquer une activité en vous référant aux conditions de la météo. S’il fait mauvais temps, cela ne signifie pas forcément qu’il y a pollution. Bien au contraire ! La pluie, la neige ou le vent constituent même d’excellents alliés, attendu qu’ils peuvent écarter les particules.

Si vous désirez faire du jogging, le mieux serait de ce fait d’en pratiquer le jour qui suit une période pluvieuse. En revanche, après une journée chaude et ensoleillée, l’ozone peut présenter une concentration accrue. Il n’est donc pas toujours idéal de pratiquer un sport en extérieur pendant la saison estivale.

D’autre part, pensez à vous informer sur le fait que les températures sont inversées : plus élevées en hiver, en automne ou au printemps. Vous devez vous en méfier. Quand la nuit est plutôt froide, cela refroidit rapidement le sol. Le matin venu, cet air froid peut être bloqué au sol par une masse d’air chaud. Ce que vous devez savoir, c’est que les polluants peuvent s’amonceler dans cette masse d’air.

Cela se manifeste particulièrement au moment où le soleil se lève. Vous devez donc éviter le sport à cette heure de la matinée. De plus, à cette heure de la journée, le trafic routier est à ses heures de pointe. Voici déjà deux raisons de faire du jogging en fin de journée plutôt qu’en matinée.

Ne pas vous adonner au footing si la pollution est à son summum

 Si la pollution est spécialement élevée, il vous est fortement déconseillé de pratiquer des activités intensives. Cela est surtout valable pour les personnes âgées, les enfants, ainsi que les personnes souffrant d’une maladie respiratoire ou cardiaque. Il vaut mieux éviter toute sorte d’activité qui pourrait grandement augmenter le débit ventilatoire.

Cela ne veut toutefois pas dire que vous devez rester cloîtré chez vous. Vous pouvez tout de même vous tourner vers des activités plus modérées, pour ne mentionner que la course à pied. Dernier conseil et non des moindres : ne portez en aucun cas ces prétendus masques antipollution. Et pour cause, même s’ils vous évitent d’ingurgiter de grosses particules, ils vous empêchent de respirer correctement. Cela entraînera alors une hyperventilation. En utilisant ces masques, les sportifs de la ville ne feront qu’inhaler encore plus de particules fines.